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Publiée au Journal officiel du dimanche 26 avril 2020, la deuxième loi de finances rectificative pour 20201, officialise la bascule des salariés bénéficiant d’arrêts de travail dit « dérogatoires » vers le dispositif de l’activité partielle à compter du 1er mai 2020.
L’article 20 de ladite loi apporte des premiers éléments de réponses qui sont complétés par des notes techniques de l’Assurance Maladie et du ministère des Solidarités et de la Santé. Toutefois, des précisions complémentaires doivent encore intervenir par décret, notamment concernant la mise en œuvre pratique de ce dispositif.
Seront ainsi placés en position d’activité partielle les salariés de droit privé se trouvant dans l’impossibilité de continuer à travailler pour l’un des motifs suivants :
Ce dispositif s’applique à compter du 1er mai 2020, y compris pour les salariés qui bénéficient à cette date d’un arrêt de travail dérogatoire délivré antérieurement, avec une date de fin postérieure au 1er mai.
Les salariés entrant dans une des catégories visées ci-dessus sont indemnisés au titre de l’activité partielle à compter du 1er mai, peu importe la situation de leur employeur. Ainsi, ils bénéficient du dispositif d’activité partielle même si l’entreprise n’est plus en activité partielle.
Les salariés en arrêt maladie « classique » ou pour accident du travail ou maladie professionnelle ne sont pas concernés par ce dispositif. Ils restent pris en charge au titre de la maladie. Il en va de même pour les salariés en arrêt car atteints du Covid-19.
Ces salariés seront indemnisés au titre de l’activité partielle et non plus au titre de l’arrêt de travail.
Pour rappel, les salariés en activité partielle bénéficient d’une indemnité d’activité partielle à hauteur de 70 % du salaire brut (environ 84 % du salaire net) ou 100 % du salaire pour les salariés rémunérés au niveau du Smic.
L’employeur sera donc tenu de verser au salarié, pour chaque heure indemnisable, une indemnité d’activité partielle correspondant à 70 % de la rémunération horaire brute de référence du salarié ou à la rémunération mensuelle minimale à laquelle il a droit (voir tous les détails sur l’indemnité d’activité partielle dans les fiches Elisfa ad hoc).
Il recevra en remboursement, via l’Agence de services et de paiement, une allocation d’activité partielle, égale à la rémunération mensuelle minimale versée ou à 70 % de la rémunération horaire de référence retenue dans la limite de 4,5 SMIC.
La durée du dispositif sera différente en fonction de la situation du salarié.
Pour les personnes vulnérables ou cohabitant avec une personne vulnérable, l’article 20 de la loi de finance rectificative prévoit une application jusqu’à une date qui sera fixée par décret et au plus tard le 31 décembre 2020.
Pour les parents d’enfants de moins de 16 ans ou d’un enfant en situation de handicap, maintenus au domicile, la loi prévoit une application du dispositif pendant toute la durée de la mesure d’isolement, d’éviction ou de maintien à domicile de l’enfant. A partir du 11 mai, en fonction des départements, les écoles ouvriront progressivement, nous sommes donc dans l’attente de précisions légales sur ce point.
Dans l’attente des précisions réglementaires qui interviendront par décret, une note du ministère du Travail détaille les formalités à accomplir en fonction de chaque situation. Pour autant, il convient d’être prudent car cette note n’a aucune valeur légale.
- salariés en arrêt de travail pour garde d’enfant
Dans un premier temps, le salarié devra continuer à fournir à son employeur une attestation sur l’honneur indiquant qu’il est dans l’obligation d’assurer la garde de son enfant. L’employeur procédera ensuite à une déclaration d’activité partielle pour ce salarié.
L’employeur :
Exemple : au 4 mai, un salarié est dans l’obligation d’assurer la garde de son enfant de moins de 16 ans car son établissement scolaire est toujours fermé. Le salarié fournit une attestation sur l’honneur attestant de la nécessité d’assurer la garde de son enfant. L’employeur déclare le salarié en activité partielle sur la plateforme dédiée. Le salarié sera placé en activité partielle à partir du 1er mai pendant la période nécessaire de maintien à domicile de l’enfant.
La réouverture progressive des établissements scolaires aura probablement un impact sur cette mesure, notamment sur l’attestation sur l’honneur. Nous vous tiendrons informés des évolutions sur ce point.
- salariés considérés comme personnes vulnérables
Pour les salariés présentant un risque de développer une forme sévère de la maladie, en arrêt de travail au titre des recommandations du Haut Conseil de la santé publique , deux situations sont à distinguer :
Exemple : une salariée enceinte (dans son 3e trimestre) est titulaire d’un arrêt dérogatoire pour personne vulnérable avec une fin d'arrêt postérieure au 30/04/2020. La salariée fournit un certificat attestant de la nécessité d’isolement délivré par un médecin de ville ou son médecin traitant. L’employeur procède à une déclaration de reprise anticipée au 1er mai. L’employeur déclare la salariée en activité partielle.
- salariés cohabitant avec une personne vulnérable
Les salariés cohabitant avec une personne dite vulnérable devront se voir délivrer, au-delà du 30 avril, un certificat d’isolement par leur médecin traitant ou un médecin de ville. Ils devront remettre ce certificat à leur employeur afin que celui-ci puisse les placer en activité partielle.
En conclusion, dans ces deux derniers cas (personne vulnérable ou cohabitant avec une personne vulnérable), les salariés doivent remettre à l’employeur un certificat d’isolement attestant que le salarié ne peut plus se rendre sur son lieu de travail, qui aura été adressé par l’Assurance Maladie ou établi par un médecin de ville. De son côté l’employeur :
La date de sortie de l’isolement pour les personnes concernées (vulnérables ou vivant avec une personne vulnérable) sera fixée par décret. Jusqu’à cette date, le salarié sera éligible à l’activité partielle.
Le document questions / réponses du ministère du Travail relatif au dispositif exceptionnel d’activité partielle précise sur ce point que le CSE n’a pas à être consulté. Contrairement à ce qui a pu être communiqué dans un premier temps, l’individualisation de l’activité partielle1 prévue par l’ordonnance n°2020-460 du 22 avril 2020 ne s’applique pas à cette situation.
Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver le document élaboré par le ministère des Solidarités et de la Santé sur ce sujet en cliquant sur ce lien ainsi que le document questions / réponses du ministère du Travail
relatif au dispositif exceptionnel d’activité partielle.
Vous pouvez également consulter les fiches pratiques mises en ligne par l’assurance maladie qui indique la démarche que doit suivre l’employeur :
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