Vous êtes dans : Accueil > Actualités > Indemnisation de l'arrêt maladie : prolongation du régime dérogatoire jusqu'au 31 décembre 2021
Après une nouvelle prolongation intervenue le 16 juin dernier, les règles dérogatoires d’indemnisation des arrêts maladie devaient initialement prendre fin au 30 septembre 2021 . Un décret1 publié le 30 octobre 2021 prolonge une nouvelle fois ces règles jusqu’au 31 décembre 2021.
Malgré sa publication au 30 octobre dernier, le décret s’applique de manière rétroactive à partir du 1er octobre afin de prendre en compte les arrêts de travail prescrits entre le 1er octobre et le 30 octobre 2021.
Pour rappel, le régime d’indemnisation dérogatoire de la CPAM, initialement mis en place pour les salariés en arrêt maladie car considérés comme « cas contacts », a été étendu par la suite à d’autres situations d’arrêt maladie en lien avec la Covid-19. Le régime légal d’indemnisation des arrêts maladie (régime de base issu du Code du travail prévoyant le versement d’une indemnité complémentaire par l’employeur) est temporairement modifié pour les arrêts de travail liés à la Covid-19.
Le régime conventionnel d’indemnisation de l’arrêt maladie prévu par le chapitre IX de la convention collective n’est pas modifié. En cas d’arrêt maladie lié à la Covid-19, l'employeur qui applique un maintien de salaire conventionnel doit donc s'assurer que celui-ci reste plus favorable que le maintien de salaire légal exposé ci-dessous en fonction des différents arrêts maladie rencontrés.
Salariés concernés par le régime dérogatoire :
Le régime dérogatoire d’indemnisation des arrêts de travail s’applique aux salariés qui se trouvent dans l’impossibilité de travailler ou de télétravailler pour les motifs suivants :
A noter que pour les personnes dont le schéma vaccinal est complet (depuis au moins 7 jours pour les vaccins Pfizer, Moderna etAstraZeneca ou au moins 28 jours pour le vaccin Janssen), l’isolement n’est plus obligatoire. Dans ce cas de figure, les personnes doivent assurer une autosurveillance et appliquer les gestes barrières de manière renforcée. Elles ne pourront plus bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire « cas-contact ». |
Pour rappel, l’arrêt de travail dérogatoire est établi par l’assurance maladie après déclaration en ligne via le téléservice mis en place par la caisse nationale de l’assurance maladie. Pour plus d’information, vous pouvez consulter notre newsletter relative à ce sujet .
Régime dérogatoire d’indemnisation des arrêts maladie liés à la Covid-19 :
Ces salariés bénéficient donc jusqu'au 31 décembre 2021 (inclus), des indemnités journalières de sécurité sociale (IJSS) :
Condition à remplir par le salarié | Indemnisation de l’arrêt maladie par l’employeur | Application d’un délai de carence |
---|---|---|
|
90 % de la rémunération brute pendant 30 jours (par arrêt)
|
Pas de délai de carence jusqu’au 31 décembre 2021
|
Ces salariés peuvent également bénéficier de l’indemnisation complémentaire de l’employeur selon le régime légal dérogatoire indiqué ci-dessous :
Les règles applicables dans le cadre du régime légal d’indemnisation étant temporairement modifiées par rapport aux dispositions classiques, ce régime d’indemnisation peut être plus favorable au salarié que le régime conventionnel d’indemnisation prévu au chapitre IX de la convention collective. Ainsi, il convient de comparer ce régime légal avec notre régime conventionnel d’arrêt maladie, afin d’appliquer le régime le plus favorable au salarié. Pour plus d’informations sur ce point, vous pouvez consulter l’article rédigé par Elisfa qui précise cette comparaison.
Attention, les IJSS versées dès le premier jour par la CPAM doivent nécessairement être reversées au salarié lorsque ce dernier fait l’objet d’une carence au titre du régime conventionnel d’indemnisation (salarié ayant déjà eu 2 arrêts indemnisés dès le 1er jour au cours des 12 derniers mois). Ce raisonnement s’applique pour tous les arrêts bénéficiant du régime dérogatoire de la CPAM.
Exemple : un salarié en arrêt maladie 7 jours car positif, l’employeur doit faire une comparaison entre l’application du régime légal et l’application du régime conventionnel. Suite à cette comparaison, il s’avère que le régime conventionnel est plus favorable pour ce salarié. Le salarié ayant déjà eu 2 arrêts indemnisés dès le 1er jour au cours des 12 mois précédents, une carence de 3 jours doit être appliquée pour l’indemnisation employeur tandis que la CPAM versera les indemnités journalières dès le 1er jour d’arrêt maladie. L’indemnisation sera donc la suivante :
Salarié en arrêt maladie classique :
Les salariés en arrêt maladie classique font l’objet d’une indemnisation selon les règles classiques et non dérogatoires de la Sécurité sociale (application d’une carence de 3 jours notamment).
Concernant le régime légal d’indemnisation de l’employeur, dans la situation d’un arrêt maladie classique, ce régime n’est pas amélioré, il s’agit donc du régime légal tel que prévu par le code du travail hors dispositions spécifiques liées à la crise sanitaire.
Régime légal d’indemnisation applicable :
Condition à remplir par le salarié | Indemnisation de l’arrêt maladie par l’employeur | Application d’un délai de carence |
---|---|---|
|
|
Délai de carence de 7 jours
|
Ainsi, dans le cadre d’un arrêt maladie classique, le régime conventionnel d’indemnisation est nécessairement plus favorable pour le salarié que le régime légal indiqué ci-dessus. Il convient donc d’appliquer le régime conventionnel dans cette situation.
L’indemnisation des arrêts maladie peut s’avérer complexe. N’hésitez pas à contacter le service juridique-RH d’Elisfa pour toute interrogation lors de la permanence téléphonique au 01 58 46 13 40 ouverte tous les matins de 9h30 à 12h30 et les mardis et jeudis après-midi de 14h00 à 17h00 ainsi que par courriel à l’adresse
questionsjuridiquesrh(arobase)elisfa(point)fr
.
____________________
8, 9, 22, 23 juin 2023
26, 28 juin, 03, 05 juillet 2023 (1,5 jours)
eZ Publish - © Territo - Inovagora