Depuis la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, il est inscrit dans le Code du travail que tout salarié doit bénéficier d’un « entretien professionnel » tous les deux ans et également, après certaines absences spécifiques (congé de maternité, congé parental d’éducation, etc…).
Cet entretien doit porter sur les perspectives d’évolution professionnelle du salarié, notamment en matière de qualifications et d’emploi. Cet entretien biennal est distinct de l’entretien annuel d’évaluation (évaluation du travail
) et se conclut par la rédaction d’un document, dont une copie est remise au salarié.
Ainsi, « l’entretien professionnel » permet d’aborder les besoins et souhaits d’évolution du salarié, au regard de ce qui peut être envisagé dans l’entreprise, et d’identifier les formations ou dispositifs d’accompagnement qui peuvent y contribuer. Exemple de grille et de fiches pour l’entretien professionnel .
De plus et de façon obligatoire, tous les six ans, « l’entretien professionnel » doit faire l’objet d’un état des lieux récapitulatif, permettant de constater les évolutions dans le parcours du salarié. Pour les salariés présents dans les structures au 7 mars 2014, l’entretien professionnel « bilan récapitulatif à 6 ans » devait avoir lieu avant le 7 mars 2020.
Cependant, en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19, une ordonnance du ministère du Travail datée du 2 décembre 2020 a repoussé cette échéance au plus tard au 30 septembre 2021
Ainsi, depuis le 1er octobre 2021, plus aucune mesure dérogatoire réglementaire ne s’applique, et toutes les structures doivent avoir réalisé « l’entretien professionnel de bilan récapitulatif d’état des lieux à 6 ans ».
En effet, cet entretien « état des lieux récapitulatif » (qui donne lieu également à la rédaction d’un document dont une copie est remise au salarié
) permet de vérifier que le salarié a bien bénéficié des entretiens professionnels biennaux et d’apprécier s’il a (au cours des 6 dernières années
) :
- Suivi au moins une action de formation,
- Acquis des éléments de certification par la formation ou par une VAE,
- Bénéficié d’une progression salariale ou professionnelle.
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés (ETP), conformément à ce qui est inscrit dans le Code du travail, un abondement correctif de 3 000 € est porté par l’employeur sur le CPF du salarié si celui-ci :
De plus, suite à l'extension de l’Accord-Formation de la branche Alisfa (avenant n° 05-20 / chapitre VIII de la CCN
), de nouvelles dispositions spécifiques, concernant la mise en œuvre et le déroulement des « entretiens professionnels », s’appliquent à partir de cette année :
- le salarié doit être prévenu de la date de l’entretien au moins 7 jours avant sa tenue et un document préparatoire et une note explicative lui sont transmis à cette occasion ;
- le document formalisant l’entretien professionnel doit prévoir un champ d’observations permettant la libre expression de chaque partie ;
- l’entretien aborde les moyens d’accès à l’information et de mobilisation des dispositifs d’accompagnement et de formation (CEP, CPF, VAE, Bilan de compétences
) et l’employeur orientera le salarié vers les interlocuteurs ad-hoc (CPNEF Alisfa, Uniformation, Transition pro
) ;
- l’entretien détermine les objectifs de professionnalisation pouvant être définis pour le salarié et l’identification des dispositifs auxquels recourir en fonction des objectifs retenus ;
- l’entretien aborde les perspectives d’évolution du salarié, au sein ou en dehors de l’entreprise, et également les possibilités de parcours de formation ainsi que les passerelles entre diplômes en s’aidant de la documentation disponible (CPNEF Alisfa, Uniformation,…
) ;
- l’employeur apportera une attention dans l’information et l’accompagnement, aux conditions d’accès à la VAE, des salariés visant l’acquisition d’une certification -de niveau 3 (CAP/BEP
).
Enfin, s’agissant du critère de progression salariale à vérifier, lors de l’entretien professionnel d’état des lieux récapitulatif (6 ans), il s’entend hors évolution de la valeur du point et hors augmentation annuelle de 0,50% de la RIS (a contrario une augmentation de plus de 0,50% de la RIS constitue bien une progression salariale
).
En conclusion et pour résumer la démarche d’entretien professionnel, visionnez cette vidéo explicative : https://www.uniformation.fr/web-tv/lentretien-professionnel . |