Le 7 septembre, la Commission européenne a publié sa stratégie européenne du « care » pour les prochaines années, qui fixe l’approche de l’Union européenne en matière de politiques sociales. Les partenaires du projet Foresee, auquel Elisfa participe, ont également publié leur rapport sur l’attractivité des métiers du social en Europe.
Une stratégie européenne du « care » centrée sur la petite enfance et le grand âge
La stratégie européenne du « care » fixe les objectifs de l’Union européenne en matière de politiques sociales. Elle vise à promouvoir des services sociaux de qualité dans l’Union européenne, en formulant des objectifs pour les institutions européennes et des recommandations pour les états membres. Ces derniers doivent ainsi élaborer leurs propres plans nationaux du « care » et financer durablement les services, notamment dans l’objectif d’une amélioration des salaires et des conditions de travail, mais également d’un renforcement de l’accès aux services sociaux.
Renforcer l’accès aux services sociaux
La Commission européenne reconnaît l’indisponibilité, inaccessibilité ou non-abordabilité de l’accès aux services sociaux pour de nombreuses personnes en Europe. Elle reconnaît également la sous-reconnaissance chronique dont souffre le secteur. Elle fixe trois nécessités pour l’accès aux services sociaux en Europe : une amélioration de leur qualité, de leur caractère abordable et de leur accessibilité.
La petite enfance au cœur de la stratégie européenne du « care »
La Commission européenne introduit l’accueil des jeunes enfants par le principe 11 du socle européen des droits sociaux qui reconnaît le droit des enfants à des services d’éducation et d’accueil de la petite enfance abordables et de qualité. En 2002, le Conseil européen avait fixé les objectifs de Barcelone, qui visent à éliminer les freins à la participation des femmes au marché du travail en augmentant l’offre d’accueil. La Commission européenne propose de réviser ces objectifs afin d’en fixer de plus ambitieux et réalistes, notamment en fixant des objectifs d’accueil aux Etats membres. Ainsi, le taux d’inscription des enfants de moins de 3 ans dans des structures d’éducation et d’accueil de la petite enfance passe d’un objectif de 33 % à un objectif de 50 %. Pour les enfants de plus de 3 ans, l’objectif de 90 % passe à 96 %.
La publication du rapport rédigé par Elisfa sur l’attractivité des métiers du social en Europe
Le projet FORESEE, financé par la Commission européenne, vise à renforcer l’attractivité des métiers du social en Europe et à développer le dialogue social. Elisfa, soutenu par Unipso, la confédération intersectorielle des employeurs du secteur à profit social (non marchand) en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles, a rédigé un rapport sur les problématiques liées à l’attractivité des métiers en Europe et sur les bonnes pratiques développées par les partenaires sociaux pour y faire face.
Les deux parties du rapport explorent cinq domaines d’intervention pour renforcer l’attractivité des métiers du social en Europe :
- La concurrence, qu’elle soit entre les pays ou les régions, entre le milieu rural ou urbain, ou encore entre les acteurs privés non lucratifs, privés lucratifs ou le secteur public.
- L’image et la communication : l’image dont souffre le secteur, auprès du grand public comme auprès des financeurs et au sein même du dialogue social. Le manque d’outillage du secteur des services sociaux pour améliorer la communication et changer cette image.
- La formation et les parcours professionnels : un numérus clausus, un manque d’organismes de formation, une formation parfois inadaptée à la réalité du terrain. Des perspectives de parcours professionnels absentes avec notamment des paliers entre des niveaux de responsabilité trop élevés qui bloquent les parcours.
- Les conditions de travail et la qualité de vie au travail : la conciliation entre vie privée et professionnelle, des horaires contraignants, une charge mentale et physique importante et encore de fortes inégalités entre les femmes et les hommes.
- La reconnaissance, qu’elle soit sociale, financière ou organisationnelle de l’importance du travail effectué.
Au sein de Social employers, Elisfa maintient son engagement de plaidoyer auprès des institutions européennes afin de renforcer la reconnaissance des services sociaux en Europe.